Âgé de 46 ans, Erik Fretel est un réalisateur qui se reconnait volontiers dans le terme de militant. « J’ai fait un bac agricole mais durant mes études, je ne me reconnaissais pas dans l’enseignement basé sur l’exploitation des ressources plutôt que sur la compréhension de notre terre et des écosystèmes. Après mes études, j’ai réalisé un premier documentaire sur les pesticides ; comment on les utilise en ville et comment on pourrait s’en passer. Réalisateur, c’est un métier que j’ai appris sur le tas, par la passion, en me formant sur Internet.
Comment décririez-vous « Les gardiens du climat » en deux mots ?
« Il s’agit d’une docu-comédie avec des supers héros qui nous montrent comment sauver la planète [rires…]. En fait, j’ai voulu montrer qu’il y a plein de gens qui concrétisent au quotidien leur engagement en faveur du climat. Pour moi, ce sont des super héro du climat et c’est sur ce thème que j’ai décliné mon film, en les transformant en personnages de manga. Ma patte, c’est l’humour, parce que quand je vais au cinéma, j’ai envie de me marrer. C’est une façon de trouver un public plus large.»
Vous interviewez aussi des pointures du monde scientifique, neurologues, psychologues et sociologues notamment. Que vous ont-ils appris ?
« Ça ne me suffisait pas de faire le portrait de ces super héros, je voulais comprendre comment ça se fait qu’alors même qu’on sait qu’on va dans le mur, on continue à foncer tête baissée. C’est certainement l’aspect le plus important du film : comprendre le fonctionnement de notre cerveau, comprendre le pourquoi de notre quête de consommation à outrance. Et surtout, qu’est-ce que les autres, ceux qui agissent, ont compris de plus. »
Vous dites « Y en a marre d’être un gentil écolo » : alors à quoi votre documentaire nous invite-t-il ?
« C’est vrai, j’en ai marre de ne pas être pris au sérieux. Je veux faire comprendre que ce n’est pas être un rebêle que d’avoir un 4x4 et de céder à toutes les pubs. Être fort, c’est prendre son vélo et se dire, j’ai le pouvoir de faire s’effondrer les sociétés pétrolières : résister à la société consumériste, c’est une vraie force. Par ailleurs, il faut que l’on soit conscients que nos choix du quotidien ont une influence directe sur des populations et des écosystèmes de l’autre côté du monde, en Amazonie ou en Afrique par exemple.
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