Le projet Biosucre est le résultat d’une partenariat public et privé entre le CEAS, la GIZ (l'agence de coopération internationale allemande) ainsi que quatre grandes entreprises privées malgaches regroupées en consortium sous le nom de Biosucre SA. Tous ces es partenaires ont un but commun qui est la redynamisation de la filière de sucre de canne malgache. La transformation et la vente locale de sucre permettra ainsi de limiter les importations pour diminuer l’indice carbone de transport tout en encourageant les producteurs et l’emploi rural.Le consortium des entreprises privées du projet est composé de La Chocolaterie Robert, Codal SA, Sopral SARL et Racines Madagascar. Toutes ces entreprises œuvrent dans le domaine agro-industriel et exportent leurs produits. C’est donc Biosucre SA qui assurera la gestion de l’unité de transformation et la production du sucre bio. L’objectif pour 2022 est de recevoir 1’500 tonnes de cannes à sucre pour une production de 70 tonnes de sucre de canne brun certifié biologique. Cette production sera entièrement utilisée par les quatre entreprises pour la transformation de leurs produits. De plus, cette initiative répondra à la demande grandissante de matière première totalement locale et malgache ainsi que du label « made in Madagascar ».
L’approvisionnement en canne à sucre sera assuré par la coopérative Miaramamy, située dans le district de Brickaville, région d’Atsinanana. Pour le CEAS et la GIZ, il s’agira surtout d’assurer un appui institutionnel et technique aux producteurs et de servir d’interlocuteur entre la coopérative et la société Biosucre SA pour les besoins agricoles. La volonté de mettre le producteur au cœur de la chaîne de production est aussi un élément essentiel de ce projet.
De plus, l’une des composantes essentielles dans le projet Biosucre est la diversification des revenus agricoles de la coopérative. LE CEAS mettra en place des pépinières et des sites de démonstration sur quatre principales filières : le gingembre, le cacao, le poivre et l’hibiscus. Ces produits sont déjà en demande chez les entreprises membres du consortium. Cette initiative permettra aux producteurs de diversifier leurs activités et leur source de revenu en proposant divers produits à forte capacité.
Point essentiel du projet, les objectifs de Biosucre s’alignent avec la politique gouvernementale de développement des capacités de production et de transformation locale et la production à petite échelle dans le district de Brickaville. Cette région agit d’ailleurs à titre de district pilote auprès de l’administration malgache pour la certification de la zone à vocation agricole biologique. L’agriculture bio permet une meilleure traçabilité de la chaine de production pour mieux structurer le monde rural et proposer des améliorations directes et un impact visible.
Le projet Biosucre veut ainsi redorer l’image de cette filière historique à Madagascar. Pour Gaëtan Etancelin, représentant de Biosucre et assistant technique pour l’usine de transformation, il faut miser sur une relance positive et stimulante pour l’avenir. « Il faut que les jeunes et leurs enfants s’intéressent à la culture de la canne à sucre pour donner un nouveau souffle à cette industrie. »